Avec la mort de Maud Martin-Tortelier le cordon ombilical de cette génération de violoncellistes remarquables est rompu. Le violoncelle est plus populaire que jamais, grâce essentiellement à l’héritage de Casals, le parrain, et à la génération qui l’a suivi. Tout comme les grands instrumentistes à cordes de son époque, Maud Tortelier dominait son jeu avec sa prise de son. Avec sa souplesse du bras droit et la beauté de sa sonorité, elle illustrait la fusion parfaite entre la respiration de la musique et la respiration corporelle.
En concert elle était toujours communicative et touchante. Je me souviens d’un concert à Londres en hommage à son mari. Le podium débordait de violoncellistes distingués, mais, parlant du cœur et au cœur de façon inoubliable, son Elégie de Fauré a créé le plus grand impact et a dominé le concert.